
Bon… on ne va pas tourner autour du pot 107 ans, ce Cyborg 2087 ressemble à s’y méprendre à une version tournée à l’arrache de Terminator. Heureusement que cette histoire de visiter du futur mi-homme mi robot n’est pas la seule plus-value de James Cameron. Mais ça n’enlèvera pas la modernité de cette idée en 1966, soir 6 ans après l’introduction de ce terme « cyborg » dans la bouche des théoriciens du futur.

L’histoire :
Une ville à l’abandon, au milieu du désert, et un individu, bottines et ceinture argentée, signes qu’il vient tout droit du futur. Mais notre visiteur, un cyborg nommé Garth A7, ne vient pas faire du tourisme, mais prévenir le Pr. Sigmund Marx que sa récente découverte pourrait bien, dans le futur d’où vient Garth, créer une dictature épouvantable. D’ailleurs, deux tueurs, des cyborgs venus eux aussi du XXIème siècle, sont à ses trousses.
Autour du film :
Arthur C. Pierce qui a écrit le scénario a fait sa carrière sur la repompe de films plus ambitieux, signant un Cosmic Man en 1959 sur la même idée que Le Jour où la Terre s’Arrêta sorti en 1951, ou Le Voyageur de l’Espace en septembre 1960 quand La Machine à explorer le temps est sorti en juillet. Du coup, si Terminator lui a piqué une idée, ce n’est que justice.
Ce qui a mal vieilli :
- La déco « futuriste » à base d’espace épuré et de lumières tamisées.
Manifestement, en 2087, les architectes d’intérieur seront tous morts. - Un vrai souci de mise en scène.
Là encore, la comparaison avec Terminator est difficile à éluder : entre l’interminable errance de notre visiteur dans une ville fantôme du Far West et Schwarzenegger qui surgit à poil au milieu d’une rue mal famée, il n’y a pas photo. - Un arrière goût de propagande qu’on ne parvient pas à ignorer.
C’est compliqué de regarder de la SF américaine d’autrefois sans soupçonner un message grossièrement caché. Là, on parle quand même des « travaux du Pr Marx qui vont donner naissance à une société totalitaire dans laquelle les enfants sont arrachés à leur mère par l’État et où la libre pensée a disparu. » Faites-en ce que vous voulez. - La musique de Paul Dunlap est particulièrement casse-couilles.
Et je pèse mes mots.
3 raisons de le voir quand même :
- Pour l’histoire, incroyablement moderne : non content d’avoir près de 20 ans d’avance sur une des références sur le thème du voyage dans le temps (ce qui est, en soi, plutôt ironique), le film jongle avec des notions comme celle du contrôle de la pensée ou des organismes cybernétiques, c’est assez vertigineux en 1966.
- Le cyborg, justement, vaut le coup d’œil : si vous aimez les films où on parle de cybernétique en collant des pailles couleur argentée sur l’avant-bras d’un type, Cyborg 2087 va vous combler. « Cette main a la force de 5 hommes… »
- L’accroche, c’est « mi-homme, mi-machine, programmé pour tuer ! » : ça donne quand même pas mal envie de le louer en VHS.
Cyborg 2087, le film complet en VOST :
Fiche artistique :
Cyborg 2087 – 1966 (Etats-Unis)
réal : Franklin Adreon
avec : Michael Rennie, Karen Steele, Wendell Corey, Warren Stevens, Eduard Franz