
La saga de la n’en est qu’à son 3ème volet et la Tōhō commence déjà à faire n’importe quoi. King Kong contre Godzilla, premier épisode en couleur aurait pu être une relecture de la légende du monstre géant à la lumières des effets spéciaux de cette nouvelle décennie, ou un épisode plus sombre pour convaincre les plus jeunes, les gamins nés après la guerre, mais non, il a fallu organiser ce combat contre un gorille géant. Ceci dit, et malgré toutes les réserves qu’on émettra dans les lignes ci-dessous, il faut bien admettre que ça reste un plaisir.

L’histoire :
M. Tako veut faire un gros coup pour faire connaître son entreprise Pacific Pharmaceuticals. Il entend dire que sur une île au sud de là, il y aurait une créature géante, il y envoie deux explorateurs pour faire le buzz. Dans le même temps, Godzilla qu’on avait laissé prisonnier des glaces dans l’épisode précédent est malencontreusement libéré par un sous-marin nucléaire américain qui passait par là. L’affrontement est inévitable. Enfin… si, il est évitable, mais on va tout faire pour qu’il se fasse quand même.
Autour du film :
On n’a pas encore vu le Godzilla vs Kong (2020) mais il est déjà prévu que cette joute nouvelle version aura bien un vainqueur, là où King Kong contre Godzilla laisse planer le doute, selon que l’on visionne la version japonaise ou américaine.
On retrouvera les deux petites amies de nos héros, les actrices Mie Hama et Akiko Wakabayashi dans le James Bond « On ne vit que deux fois » en 1967. Quand on a partagé un King Kong contre Godzilla et un James Bond, on doit être copines pour la vie on imagine.
King Kong contre Godzilla est, de loin, le film de la saga qui a fait le plus d’entrées au Japon, avec 12 600 000 spectateurs. Voila qui devrait mettre la pression à Godzilla Vs Kong.
Ce qui a mal vieilli :
- Le personnage de M. Tako
caricature de petit chef tyrannique et ridicule, Tako doit apporter une touche d’humour dans cette histoire et on se dit que si De Funès parlait un peu japonais, il aurait eu le rôle. En tout cas, cette tentative de légèreté décrédibilise un peu plus les créatures qui n’ont plus du tout le charisme de leurs début, que ce soit le Godzilla de 1954 ou le King Kong de 1933. - la » tribu indigène vénérant le dieu Kong »
Aïe. Là on est sur ce qu’on peut appeler une représentation « problématique » de nos jours. Des acteurs japonais peinturlurés pour incarner des indigènes que l’on peut amadouer avec quelques clopes ? Ce serait compliqué à défendre aujourd’hui. - les effets spéciaux qui ont vu un peu grand Au niveau des effets visuels, on est sur des choix qu’on qualifiera d’audacieux. Mais « audacieux », ça n’a jamais voulu dire « efficace ». Donc régulièrement dans le film, on se dit que c’est un bel effort, mais qu’il n’y a pas de honte à dire « ça, je ne sais pas le faire ».
3 raisons de le voir quand même :
- C’est le retour aux affaires d’Ishirō Honda : le réalisateur du premier opus avait laissé la main pour Le Retour de Godzilla, mais il n’a pas chômé entre temps, réalisant quelques films de kaiju (Mothra ou Rodan) ainsi que le très bon « Prisonnières des Martiens«
- C’est une satire du monde de la télévision de l’époque : qu’importe le danger que représente un gorille géant, tant qu’il est sponsorisé.
- Ça reste une belle baston : et on devine de plus en plus les mecs dans les costumes, ça rend le truc très plaisant.
King Kong contre Godzilla, en entier :
Voila une version doublée en anglais qui propose des sous-titres en anglais (c’est mieux que rien).
Si vous êtes un puriste, félicitations, on vous orientera plutôt vers cette version en japonais avec des sous-titres anglais.
Fiche artistique :
キングコング対ゴジラ, Kingu Kongu tai Gojira – 1962 (Japon)
réal : Ishirō Honda
avec : Tadao Takashima, Kenji Sahara, Yū Fujiki, Ichirō Arishima, Mie Hama, Akiko Wakabayashi