
Connaissez-vous la spécialité de l’ami K. Gordon Murray ? Adapter d’improbables films mexicains, tels que La Momie aztèque contre le robot, aux exigences du marché américain histoire de distribuer des films à moindre coût. Cette trilogie de la momie aztèque était audacieuse, mais c’est avec Santa Claus que la recette prendra vraiment. Mais on se demande bien qui a pu, après avoir vu ce film, lui dire « continue comme ça bonhomme, le succès ne devrait plus tarder ».

L’histoire :
C’est un peu confus, mais d’après ce qu’on a pigé, un chercheur spécialisé dans les vies antérieures décide d’hypnotiser une fille et se rend compte qu’elle est la réincarnation d’une jeune aztèque qui a vécu une histoire d’amour torride (mais tragique) avec le beau Popoca, au lieu de préserver sa virginité pour le dieu Tezcatlipoca (comme on a toujours fait dans le village).
L’affaire fait un peu jaser et, pour régler ce différend, on décide d’enterrer vivant Popoca. Et de la maudire, tant qu’à faire, la double-peine aztèque. Il se trouve que Popoca ne s’est jamais vraiment éteint, et qu’il s’est fixé pour mission de garder un trésor. Un trésor? Voila qui intéresse le diabolique Dr Krupp qui va bricoler un robot tueur pour éliminer ce redoutable gardien et s’emparer du magot.
Autour du film :
Le film invente un concept intéressant : la séquelle pour les gens qui n’ont pas vu les épisodes précédents. Alors que la même année sortaient La Momie Aztèque et La Malédiction de la Momie Aztèque, La Momie aztèque contre le robot ne se contente pas d’en faire une suite mais reprend les grandes lignes de ses prédécesseurs. Ce n’est pas « La Momie Aztèque 3″ mais une version « 1.3 », améliorée par deux mises à jour. Un genre de reboot, mais tourné en même temps. C’est fort.
Ce qui a mal vieilli :
- La rigueur historique Les mœurs évoluent, on imagine qu’on peut désormais aller beaucoup plus loin dans le cinéma. Mais on ne peut pas à ce point chier sur l’Histoire et allègrement mélanger les Aztèques, les Mayas, les Incas et les Égyptiens, en prêtant aux premiers des pratiques telles que le momification et les hiéroglyphes. Bordel, c’est un film mexicain, les scénaristes ne sont pas censés se renseigner un peu? C’est un peu comme si on faisait un film de capes et d’épées en France, et qu’on y collait quelques ninjas sans imaginer que ça ferait tâche.
- Trop de rebondissements tuent le rebondissement Une histoire de momie aztèque, ok, admettons, malgré les réserves précédentes, pourquoi pas. Mais une momie qui garde une trésor pendant des siècles, c’est déjà assez spectaculaire, non? A-t-on besoin de la faire se bigorner avec un robot merdique? Le Mexique invente l’inflation d’intrigues, et on est content d’habiter loin.
- Jouer correctement en anglais sur un jeu en espagnol déjà pas terrible, ça n’a jamais fait de merveille Et pourtant, la « Mexploitation », ça semblait être une riche idée.
- Des longueurs (malgré tout) Il faut le faire, un film d’à peine une heure et on parvient quand même à regarder sa montre, notamment pendant cette interminable et complètement dispensable cérémonie rituelle aztèque. Si encore on pouvait apprendre des trucs, mais non, c’est n’importe quoi de bout en bout.
3 raisons de le voir quand même :
- Le robot craint mais la momie a de l’allure : deux bonnes raisons de mater ce film.
- Le robot et la momie se mettent sur la gueule : tiens, en voila une troisième.
- Comment résister à un titre pareil? : La Momie aztèque contre le robot, qu’est ce que vous voulez de plus? De la momie, du robot, des légendes aztèques… Vous savez que c’est un navet, mais c’est écrit, quelque part, que vous devez le voir.
Un petit bout de La Momie aztèque contre le robot
Fiche artistique :
La momia azteca contra el robot humano – 1958 (Mexique)
réal : Rafael Portillo
avec : Ramón Gay, Rosa Arenas, Crox Alvarado, Luis Aceves Castañeda