
Les films avec des planètes de dinosaures constituent-ils un genre très pointu ou un chapelet de remakes plus cons les un que les autres ? Parce que cette alléchante Planète des Dinosaures ressemble quand même grossièrement à Nova, la planète jeune sauvage de King Dinosaur. Du coup, si un mec réalisait demain un film de SF avec des astronautes tombant nez à nez avec des brontosaures et des T-rex, je ne m’attendrais à rien d’original. Mais je lui filerais quand même du fric pour aller voir ça au ciné. Parce qu’un film de dinos de l’espace, ça ne se refuse pas.

L’histoire :
On ne sait pas trop ce que foutait cet équipage au milieu de l’espace à des années lumières de toute civilisation. Mais en tout cas, ce n’était pas du tout le bon endroit pour essuyer une avarie de vaisseau. Nos astronautes, pour la plupart moustachus, sont bien emmerdés, mais coup de bol, à deux pas d’ici, une planète dotée d’une atmosphère tout à fait respirable va permettre un atterrissage en catastrophe. Sauf que sur place, forcément, il y a une merde : des putains de dinosaures complètement tarés qui n’ont pas l’air très disposés à discuter. Nos amis ne le savent pas encore, mais ils sont mal.
Autour du Film :
La moitié des comédiens portent dans le film leurs vrais prénoms. Ce qui n’est jamais bon signe, parce que la dernière fois qu’on a vu ça, c’était dans les sitcoms AB production du début des années 1990.
Le film a été tourné dans le Parc Naturel de Vasquez Rocks, qui avait été auparavant le théatre du tournage de quelques épisodes de Star Trek. Si le coin vous dit quelque chose, c’est donc normal.
Ce qui a mal vieilli :
- Des tenues complètement déplacées pour un voyage intergalactique
C’est le souci avec les années 1970 : tout personnage féminin se doit d’être une bombasse vêtue de tissus qui rappelle cette « bombassitude » dans toutes les positions. Bon, on est pas au couvent, mais bon, quand même, un peu de sérieux, on peut quand même apprécier un voyage spatial sans avoir à foutre des pin-ups à tous les plans. Du côté des hommes, on déplorera la multitude de moustaches, qui se marie toujours mal avec la SF. - Beaucoup trop de dinosaures
Ça paraît bizarre de dire ça. En théorie, il n’y a jamais TROP de dinos, mais là, ça n’a aucun sens, toutes les 5 minutes on se cogne une scène avec un reptile grossièrement animé en stop motion avec de sérieux problèmes d’échelle : si vous comptez sur ce film pour vous faire une idée de la taille d’un T-Rex, passez votre chemin. - Un scénario un peu confus
Qu’est ce qu’ils foutaient au juste ces astronautes? Quelle était leur mission? Et qu’est-ce qui s’est passé pour qu’ils se retrouvent dans cette merde? Le film s’ouvre sur cette avarie soudaine. Puis on assiste à un crash complètement foireux et un plan presque gênant où l’on voit le vaisseau s’abîmer en mer. Et c’est parti. - Un épilogue particulièrement con
On en viendrait presque à préférer la fin de King Dinosaur où ils défoncent les dinos avec des bombes nucléaires (portatives).
3 raisons de le voir quand même :
- La musique est chouette : Une bonne musique est toujours sublimée par un mauvais film. Parce qu’on a toujours une pensée pour le compositeur qui n’a pas grand chose à se reprocher et qui voit à quel point on chie sur son travail. Ici, c’est un orgue inquiétant qui vient accompagner les cris d’effroi de notre petite équipe, et franchement, c’est pas mal.
- Il y a PLEIN de dinosaures : On l’a dit, c’est chiant. Mais le côté positif, c’est qu’on fait le tour des espèces, comme dans Jurassic Park, un brontosaure par-ci, un T-rex par là, un centrosaurus qui surgit, un Polacanthus qui sort des fourrés… Et il y a même une réplique de Rhedosaurus, Le Monstre des Temps Perdus sorti 25 ans avant, premier kaiju de l’Histoire avant même Godzilla.
- La Planète des Dinosaures a reçu le Saturn Award du meilleur film à petit budget : ça n’en fait pas un chef d’oeuvre, mais 3 ans plus tard ce titre était remis à Evil Dead premier du nom. De là à dire que c’est la marque d’un film culte, on n’en est pas loin.
La Planète des Dinosaures en entier, gratuit :
Si vous ne parlez pas anglais :
Pas de souci, La Planète des Dinosaures a tout misé sur ses effets visuels.
Fiche artistique :
Planet of Dinosaurs – 1978 (Etats-Unis)
réal : James K. Shea
avec : James Whitworth, Pamela Bottaro, Louie Lawless, Harvey Shain, Charlotte Speer, Chuck Pennington, Derna Wylde, Max Thayer, Mary Appleseth