
Difficile de ne pas avoir une affection particulière pour ce clone japonais de Star Wars. D’abord parce que Les Évadés de l’Espace est sorti quelques mois avant le film de George Lucas et surtout parce que cette palpitante épopée intergalactique a donné naissance à une série culte, du moins en France, San Ku Kaï. On sait donc à quoi s’attendre : une rebellion qui s’organise contre un empire malfaisant, des têtes brûlées aux commandes de vaisseaux hyper-maniables et des incohérences scientifiques à tire-larigot, on va se régaler.

L’Histoire :
Tout irait pour le mieux sur Jillucia, paisible planète de la galaxie d’Andromède, si ces enfoirés de Gavanas, toujours décidés à devenirs maîtres de l’Univers, ne menaçaient pas de défoncer la planète en cas de non-reddition de ce peuple pacifique mais fier. En dernier recours, le sage Kido fait ce que tout leader responsable ferait : il balance des noix dans l’espace (oui, des noix) pour qu’elles dénichent des héros dignes de ce nom afin de sauver ce qui peut encore l’être sur Jillucia.
Autour du Film :
Vous n’aurez certainement pas reconnu Sonny Shiba en prince déchu dans ce film. C’est pourtant essentiellement sur son nom que se monte cette production, après la trilogie Street Fighter qui a bien installé le bougre à l’international.
En revanche, vous reconnaîtrez aisément Vic Morrow, acteur américain surtout connu pour avoir péri 4 ans plus tard sur le tournage de The Twilight Zone, écrasé avec deux gamins par un hélico.
Ce qui a mal vieilli :
- Non, on ne nage pas dans l’espace
On n’est pas spécialement des nerds très à cheval sur la rigueur scientifique et à gueuler à chaque fois qu’on entend une explosion dans l’espace, mais merde, y’a des limites quand même.
- Un peu plus de subtilité pour distinguer gentils et méchants, ça ne serait pas plus mal
Parce que coller des couronnes de feuilles aux gentils, des aliens hippies pacifistes et des casques à cornes aux méchants pour dire qu’ils sont particulièrement belliqueux, c’est grossier. - Les premières notes de musique du film rappellent furieusement Il Etait une Fois dans l’Ouest
Et comme le thème revient régulièrement, c’est très vite saoulant. Est-ce qu’on pensait que 10 ans après plus personne ne se souviendrait de ce morceau de Morricone ? - Les combinaisons argentée, ça ne se fait plus
Et lesnainspersonnes de petites tailles dans des costumes des robots non plus. Mais oui, tout fout le camp.
3 raisons de le voir quand même :
- Les mecs ont mis des réacteurs à une planète pour changer de système stellaire : Oui, comme dans le film chinois « The Wandering Earth » qu’on ne conseille pas forcément. On en a vu des conneries, mais là, on dit chapeau.
- Tarantino a adoré : en tout cas, il le dit, ce qui a aiguisé les appétits des distributeurs et ce qui le rend presque introuvable en version originale ou anglaise sur internet. Quand Tarantino aime un film, même une vieille merde comme celle-ci, il devient mécaniquement « culte », et il faut donc casquer pour le voir.
- Sans cette introduction, c’est impossible de piger quoi que ce soit à San Ku Kai : si certains d’entre vous ont essayé de remater cette série à froid, vous vous êtes demandé comment des gamins de moins de 10 ans pouvaient attendre fébrilement chaque nouvel épisode dans RécréA2.
Les Évadés de l’Espace – San Ku Kai en entier et en VF
On imagine que cette VF a été signée après le succès de la série San Ku Kai en France, ce qui explique les noms à la con des peuples et le générique épouvantable d’entrée.
Fiche artistique :
宇宙からのメッセージ – Uchū kara no Messēji – 1978 (Japon)
réal : Kinji Fukasaku
avec : Sonny Chiba, Jerry Ito, Vic Morrow, Philip Casnoff, Etsuko Shihomi, Peggy Lee Brennan, Narita Mikio, Hiroyuki Sanada