Les Survivants de l’infini – Terreur sur l’univers (1955)

les survivants de l'infini this island earth

Si le titre Les Survivants de l’infini ne vous dit rien, c’est normal, tant ce film a assis sa réputation sous son appellation originale This Island Earth. Et cette réputation est flatteuse : pionner du Technicolor trichrome dans le cinéma de Science Fiction, effets spéciaux jugés « révolutionnaires » pour l’époque et un scénario bien ficelé. Bref, si le temps a fait son œuvre et donne à cette production l’allure d’une série B (par exemple avec ces deux titres français particulièrement creux), c’est bien un classique du genre qu’on a sous les yeux.

L’histoire :

This Island Earth - Les Survivants de l'Infini 1955

Le Dr. Cal Meacham est, comme on dit dans le métier, quelqu’un qui touche en électronique. Un beau jour, il reçoit un composant mystérieux d’un fournisseur qu’il ne connait pas. Dans la foulée, il reçoit un mode d’emploi pour faire une machine aussi complexe que mystérieuse. Il se trouve que ce truc est un fait un « interociteur », qui, comme chacun sait, sert à entrer en communication avec les représentants de la planète Metaluna. Et puisque ces derniers se sont embrouillés avec leurs voisins de Zagon, Cal risque d’être mis à contribution.

Autour du film :

L’objet qui lance le film, « l’interociteur » (Interocitor en anglais) semble exciter les communauté de geek depuis la sortie de ce film, au point de faire l’objet d’une page Wikipedia. Pourtant, on est loin d’un truc aussi mythique qu’un hoverboard ou qu’un sabre laser, l’objet étant un genre de couteau suisse massif qui fait visioconférence, caméra de sécurité mais aussi pilote d’avion et rayon de la mort. L’équivalent d’un iPhone en gros.

La soucoupe volante venue de Metaluna a elle aussi donné du grain à moudre aux contributeurs de Wikipedia puisqu’elle est directement inspirée des photographies qu’un certain Paul Trent a prises dans l’Oregon en 1950. Cette apparition d’OVNI est l’un des plus connus des États-Unis.

McMinnville UFO 1.png
Par Anonyme — Farmer Trent’s Flying Saucer. LIFE Magazine. 26 June, 1950., Domaine public, Lien

Ce qui a mal vieilli :

  • Le long tunnel de description technique dans le labo de Cal Apparemment, le public susceptible d’aller voir de la SF au cinéma avait un niveau technique très honorable. En tout cas pour comprendre que la présence d’un « tube de catherimine avec un complexe d’endiom de +4 » était un indice qu’on était au delà de l’ordinaire (impresion confirmée à l’évocation de « l’interociteur avec un voltérateur. Et un astrascope »).
  • La tendance de Cal à tripoter Ruth pendant à peu près tout le film On a beau le prévenir que Ruth est une scientifique de haut calibre, le rôle du Dr Adams sera de hurler « oh mon Dieu » à la moindre contrariété et de finir dans les grands bras musclés de Cal qui semble avoir décidé que Ruth était sa chose. C’était particulier les années 1950…
  • Les mutants de la planète Metaluna Bon, on n’est pas du genre ici à se plaindre de la présence de mutants, mais là, c’est totalement gratuit. On a même l’impression qu’ils ont trouvé un costume d’insecte dans un placard et qu’ils se sont dit « ce serait dommage pas pas l’utiliser… »

    via GIPHY

3 raisons de le regarder quand même :

    1. Les Survivants de l’Infini est incroyablement moderne : Déjà pour la couleur, et parce que dans la SF des années 1950, on a l’habitude de jouer à domicile, et de recevoir les envahisseurs. Ici, on embarque dans une soucoupe et on file voir à quoi ressemble la vie au delà de notre système solaire.

      via GIPHY

    2. Deux races extraterrestres pour le prix d’une : autre preuve de modernité : l’idée que les extraterrestre se battent entre eux. Certes, Metaluna est dirigée par un leader unique, un grand guide, mais cette peuplade est en train d’en découdre avec ses voisins, chose que l’on voit au final assez peu dans l’histoire de la SF (c’était le cas par exemple dans La Planète Fantôme, sorti 6 ans plus tard et bien plus pénible à regarder).
    3. Y’a une soucoupe qui attrape des trucs avec un faisceau lumineux : Bon, c’est pas une vache, mais on est quand même là sur le signe qu’on est sur un très bon film. Ajoutons à ça que les extraterrestres sont particulièrement réussis avec leur léger surcroît de crâne, on peut dire qu’on est gâté avec ces « Survivants de l’Infini ».

      via GIPHY

Les Survivants de l’infini en entier, le film complet en ligne :

Si vous ne parlez pas anglais :

On trouve des sous-titres parfaitement calés dans les méandres du web (sur Google en fait)

Fiche artistique :

This Island Earth – 1955 (États-Unis)
réal : Joseph M. Newman (et Jack Arnold, non crédité)
avec : Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason

Offrez Les Survivants de l’infini pour un prix raisonnable :