Objectif Terre (1954)

target earth objectif terre 1954

S’il y a un film qui ne bouleversera pas vos certitudes dans la glorieuse histoire de la science fiction américaine, c’est bien ce Objectif Terre : dans les années 1950, les extraterrestres avaient tendance à nous attaquer sans aucune raison apparente, et ils venaient une fois sur deux de Venus. Et comme souvent dans les années 1950, il était hors de question de négocier avec ces salopards et il fallait s’en remettre à l’armée. Un an après l’adaptation cinématographique de La Guerre des Mondes, tout était permis, y compris la création de ce qu’on peut considérer comme l’un des robots les plus merdiques du 7ème art.

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L’histoire :

Ah ben c’est la meilleure celle-là! Quand Nora se réveille, il n’y a plus un rat dans la ville ! En marchant un peu, elle tombe sur quelques compères, tout aussi perdus qu’elle, et il faut bien se rendre à l’évidence : la ville est attaquée par une armée de robots vénusiens sacrément belliqueux. Il va falloir tenir le temps que l’armée américaine ne leur botte le cul.

Autour du film :

Le mec qui porte le costume de robot (oui, il n’y en a qu’un) est Steve Calvert, un barman sur Sunset Strip. Le bougre a une certaine expérience puisqu’il a porté des costumes de gorille dans Bride of the Gorilla (1951) par exemple.

Ce qui a mal vieilli :

  • Un robot particulièrement à chier
    Évacuons tout de suite cette question, tout le monde sera plus à l’aise : oui, le robot vénusien de « Objectif Terre » est sacrément merdique, et qu’on ne viennent pas me raconter que « oui, à l’époque, blablabla… il n’y avait pas les mêmes moyens… » NON. Même en 1954, évoquer « une armée de robots quasiment indestructibles » en se contentant d’un seul assemblage de tuyaux et de boites en carton, c’était se foutre de la gueule du monde.

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  • Une image datée de la femme
    C’était une autre époque : à côté de nos deux gaillards plutôt dégourdis, on a affaire à deux bonne cruches qui paniquent au moindre pet de travers et qui ne comprennent que les grandes tartes dans la gueule.
  • Qu’est-ce qu’on leur a fait aux Vénusiens, bordel ?
    C’est une autre caractéristique du canon du film de SF des années 1950 : nos voisins dans le système solaire ont la sale habitude de nous agresser juste pour le plaisir, quitte a mobiliser des moyens délirants juste pour éradiquer l’humanité de la galaxie. Détendez-vous les mecs, faites du sport, je sais pas moi, mais là vous êtes sur les nerfs.

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  • Un preneur d’otage qui arrive comme un cheveu sur la soupe
    Qu’est-ce que cet abruti vient faire dans cette histoire d’invasion extraterrestre ? En grattant un peu, on découvre que l’acteur qui incarne ce très dispensable personnage est Robert Roark et que son père a grassement investi dans Target Earth.

3 raisons de la voir quand même :

  1. Le début est prometteur : La musique, l’entrée en matière assez brutale, tout annonce un film noir bien ficelé. Bon… on comprend assez vite où on est tombé, mais ça suffit à rendre ce film sympathique malgré tout.
  2. Un département électronique de l’armée américaine qui vaut le coup d’œil : quand on voit la gueule des équipements des États-Unis, on comprend mieux comment le Japon a dominé l’électronique pendant 30 ans. Dans un contexte où le top de la technologie est le  » robot à tube cathodique », on se régale avec des réplique du genre ; « ils sont en acier. Ce qui m’intrigue, c’est la souplesse des jointures ».
  3. Si vous avez zappé le paragraphe précédent, j’ai écrit « robot à tube cathodique » : Moi, à votre place, j’aurais déjà cliqué sur « Play ».

Objectif Terre, le film complet :

Fiche artistique :

Target Earth – 1954 (Etats-Unis)
réal : Sherman A. Rose
avec : Kathleen Crowley, Richard Denning, Richard Reeves, Virginia Grey, Robert Roark

Objectif terre en DVD, pour les amateurs :

Dans un coffret du meilleur goût avec Le Maître du Monde (Tobor the Great), The Creation of the Humanoids et Cyborg 2087. On appelle ça un « strike ».