
Désormais, quand on vous parlera d’un film « pas si mal pour l’époque », rappelez vous que Prisonnieres des Martiens est sorti en 1957, et en couleur. Un film à l’ambition internationale mais avec des gros morceaux de Japon dedans et un petit arrière goût de Kaijū qui n’est pas pour nous déplaire. Alors oui, il y a quelques choix pas toujours heureux. Mais on pardonne beaucoup de choses à ces Mysterians qui n’ont pas eu un parcours facile.
L’Histoire :

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? La région du Mont Fuji est le théâtre de séismes, d’incendies et de glissements de terrain. On pense avoir la réponse quand on voit débarquer un robot géant particulièrement hostile. Mais on ne se doute pas encore que derrière ce Mecha, il y a un peuple d’extraterrestres en quête d’une nouvelle planète et surtout de femmes pour assurer leur avenir. Les négociations se lancent alors entre Mysterians et humains dans un climat tendu.
Autour du Film :
Le robot géant qui, le premier, fout le bordel sur Terre est MOGUERA (pour « Mobile Operations G-Force Expert Robot: Aero-Type ») . Il aura les honneurs d’une seconde apparition en 1994, dans Godzilla vs Space Godzilla, où ils sera allié à Godzilla pour combattre cette fois ci la menace venue de l’espace. Belle carrière, et beau retournement de veste.
Le titre original de Prisonnieres des Martiens est 地球防衛軍, « Forces de défense de la Terre », pour faire référence au consortium international qui se met en place pour bouter les Mysterians hors de la planète.
Ce qui a mal vieilli :
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- Les Martiens
Bon, déjà parce qu’ils ne sont qu’ils ne sont pas vraiment martiens, à la limite, ils sont « martiens d’adoption ». Après avoir vu leur planète Mysteroid être réduite en morceaux, ils ont juste erré dans le système solaire et utilisé la Planète Rouge comme poste avancé vers la Terre. Et surtout parce qu’une cape et un casque de mobylette, ça n’a jamais fait un extraterrestre crédible. - Les lasers
Apparemment, en 1957, on ne maîtrisait pas vraiment le truc.
- Les Martiens
- Les combats interminables
Parce que ça n’en finit pas : tu me tires dessus, je réplique, ça fait des étincelles, ça explose, tu tires de l’autre côté… Une guerre de tranchée interplanétaire. Sans intérêt. - Des bonnes idées négligées (et c’est dommage)
On apprend par exemple au détour d’une phrase que nos Mysterians sont victime de la radioactivité du Strontium 90, que ça a contribué à les défigurer, d’où les casques, d’où la nécessité de régénérer l’espèce avec de l’ADN frais de Terrienne. On aurait apprécier une intégration plus efficace de cet aspect de l’intrigue.
3 raisons de le voir quand même :
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- Mine de rien, une histoire assez riche : parce que nos Mysterians en ont un peu chié avant d’en arriver là, et ce ne sont pas juste des aliens maléfiques qui veulent anéantir l’humanité. Non, les mecs ont un historique et un projet précis : ramener des gonzesses.
- Quelques effets spéciaux assez bluffants : en particulier les incendies, les glissements de terrains (un peu moins les tsunamis, mais bon, on ne peut pas être bon partout), tout a de l’allure avant qu’on voit débarquer un robot aussi foireux que Moguera.
- Il y a une grande leçon à en tirer : ne faisons pas les cons avec l’arme nucléaire si on ne veut pas se retrouver à errer dans le système solaire en quête de femmes fertiles.
Prisonnières des Martiens en entier :
Si vous ne parlez pas anglais :
on est sur un film qui mise tout sur le visuel.
Fiche Artistique :
地球防衛軍 1957 (Japon)
Réal : Ishirō Honda
Avec : Kenji Sahara, Yumi Shirakawa, Momoko Kōchi, Akihiko Hirata