
Si vous vous demandiez pourquoi il y avait si peu de films des années 1980 évoqués sur ce blog, vous devriez avoir quelques éléments de réponse avec ce Robot Holocaust, particulièrement merdique. En effet, au cours de cette décennie maudite, les blockbusters étaient voués à mal vieillir, alors qu’attendre de ce truc aussi fauché que mal écrit ? S’il faut se souvenir de cette production, ce sera pour rappeler aux générations futures que le « post-apo » aura aussi fait du mal au cinéma.
L’histoire :
Bon, ça devait arriver, les robots se sont révoltés et ont tout bousillé. Du coup, ce qu’il reste de l’humanité est réduite en esclavage et bosse pour une entité aussi puissante que mystérieuse, The Dark One (« Le Funeste » en français, oui, comme dans Achille Talon) qui peut agir à sa guise sur la qualité de l’atmosphère : un pet de travers, et bim, on empoisonne l’air. Malgré tout, une petite équipe de courageux va se monter pour aller botter le cul de ce tyran et de ses sbires.
Autour du Film :
Robot Holocaust a été conçu pour une sortie en VHS, mais en Italie, où on a vraiment une certaine idée du bon goût, on a décidé de sortir ce truc au cinéma. Il y a peut-être eu des salles à Rome, Milan ou Naples où on trouvait l’affiche de Robot Holocaust entre celles de The Mission et Platoon. Rien que pour ça, chapeau l’Italie.
Le réalisateur Tim Kincaid est surtout connu pour son oeuvre dans le porno gay sous le nom de John Gage, qu’il bâtit depuis 40 ans. Il a d’ailleurs été primé en 2011 pour son travail dans le boulard. Du coup, on comprend mieux que la SF post-apo, pour lui, c’est davantage un hobby.
Ce qui a mal vieilli :
- Un scénario de jeu vidéo sur Megadrive
On est sur une quête contre le mal, chaque secteur amenant son lot de rencontres, des mutants par ici, des Amazones par là, et ça se conclut dans la forteresse du patron, après avoir éliminé le numéro 3 et le numéro 2. Bref, on dirait un beat’em’all à l’ancienne. - Une once de sexe complètement hors-propos
Personne n’a prévenu l’actrice incarnant la dévouée Varala qu’elle ne jouait pas dans un film de boule ? Un jeu aussi merdique semble dire « faites pas gaffe, je vais enlever ma robe trop serrée dans deux minutes, et on passera aux choses sérieuses ». Du coup, les scénaristes ont réussi à trouver un moyen pour la mettre à poil à un moment, c’est complètement gratuit, mais ça semblait indispensable pour détendre tout le monde. - Des décors post-apocalyptiques qui ressemblent pas mal à des terrains vagues
Prenez votre bagnole, roulez un peu, quand vous avez le panneau barré de sortie d’agglomération, vous pouvez certes rouler à 90km/h, mais vous êtes surtout potentiellement dans un décor post-apocalyptique. Deux trois fougères avec en fond des skyscrapers évoquant New York, ça suffit pour nous faire comprendre que la Nature a repris ses droits après une apocalypse liée à une révoltes des machines. C’est très net dans cette production. - Pas l’ombre d’une explication pour nous expliquer comment on en est arrivé là
D’où sort ce « Dark One » ? Quel rapport avec la révolte des robots ? Est-ce que c’était d’ailleurs nécessaire de foutre des robots dans cette affaire ? Pourquoi un mec semble tout droit sorti de Conan le Barbare alors que les autres sont habillés normalement ? Ca mérite un petit « Robot Holocaust Origins », à notre humble avis…
3 raisons de le voir quand même :
- Le film est présenté comme « surfant sur le succès de Terminator, sorti en 1984″ : et c’est du coup assez fascinant de voir à quel point certaines personnes sont passées à côté de Terminator. Parce qu’il n’y a AUCUN rapport. Ça en est spectaculaire.
- Le héros s’appelle Neo : et doit libérer une communauté oppressée depuis la révolte des machines. Vous pourrez dire que Matrix a tout pompé à Robot Holocaust, c’est toujours agréable d’aller faire chier les nerds.
- Il n’y a pas de reboot de prévu : vous en avez assez de voir les gens s’exciter pour les nouvelles versions de Mad Max ou Escape from New York ? Là normalement vous êtes tranquille pour un moment.
Pour visionner Robot Holocaust vite fait
Si vous ne parlez pas anglais
Une version en HD avec des sous-titres anglais (c’est mieux que rien) rendra le tout très digeste. presque plaisant (on a dit « presque »).
Fiche artistique :
Robot Holocaust – 1986 (ETATS-UNIS/ITALIE)
réal : Tim Kincaid
avec : Norris Culf, Nadine Hartstein, Joel Von Ornsteiner