
Peut-être que parfois, sur ce modeste blog, il nous arrivera d’écrire, sous le coup de la fatigue, qu’il faut absolument voir tel ou tel film, parce que c’est un classique, blablabla… Tout ça, c’est des conneries. S’il y a un film à voir, UN SEUL, c’est Starcrash. Pourquoi? Parce que quand des producteurs italiens se disent, « tiens, c’est pas mal ce truc, Star Wars, ça a l’air de plaire aux jeunes, on devrait en faire un, ça n’a pas l’air bien sorcier… », on se cale bien dans le canapé, et on appuie sur « play ».
L’histoire :

Qu’est ce qu’on apprend? Alors que tout semble au mieux dans la Galaxie, ce malandrin de Zarth Arn aurait développé une arme incroyable (à base de monstres rouges) qui pourrait bien faire triompher le mal. Du coup, l’Empereur de la Galaxie a pris sur lui et a envoyé des éclaireurs, dont son propre fils, pour débusquer ce salopard. Manque de bol, on n’a plus de nouvelles de ces missions. En désespoir de cause, l’Empereur se tourne vers deux repris de justice, la délicieuse Stella Star et son fidèle (mais étrange) acolyte Akton.
Autour du Film :
Rétrospectivement, le casting de Starcrash est monstrueux : David Hasselhoff qui arrive de nulle part, mais aussi Christopher Plummer, oscarisé en 2012 (par pour ce film, on vous rassure) et Joe Spinell qu’on peut croiser dans des épisodes du Parrain et de Rocky. Quand à Caroline Munro, elle sortait du tournage d’un James Bond.
Il existe un Starcrash 2, mais dont ni l’histoire ni les acteurs n’ont le moindre rapport avec le premier. Et ça, c’est la marque des grands.
Ce qui a mal vieilli :
- Un méchant con comme une brique
Zarth Arn est un genre de mafieux à l’accent prononcé qui arpente la galaxie avec sa cape et des sbires dévoués. Son objectif : devenir le maître du monde. Son arme secrète : des projections lumineuses de monstre rouge qui rend dingo quiconque tombe dessus. Le délai qu’il se fixe : le coucher du soleil. Sur une station spatiale. Mais oui. - Quelques libertés avec la rigueur scientifique
Les nerds vous diraient que le bruit des explosions dans l’espace, c’est limite et que les couleurs des étoiles sont pour le moins fantaisistes. Mais vous ne les écouterez pas, captivé que vous serez par la technique de combat de l’empire qui consiste à envoyer à travers les baies vitrées de la station spatiale du fourbe Zarth Arn des missiles évidés et occupés par deux soldats armés. Oui, relisez cette phrase, on vous promet qu’on ne déconne pas. - Des planètes aux airs de déjà vu
Pourquoi doit-il toujours y avoir une planètes des Amazones? ou une planète préhistorique? Les producteurs de cette merveille n’ont pas forcément bon goût, mais ils ont de la culture. - Un jeu d’acteur embarrassant
Est-ce la désinvolture des comédiens, est-ce le niveau d’anglais des gens qui ont pondu les dialogues ?… Toujours est-il qu’un malaise s’installe, et qu’on a l’impression de regarder un spectacle de fin d’année (ou un porno).
3 raisons de le voir quand même :
- Ça permet de mesurer à quel point Star Wars a fait avancer les choses : ceux qui en doutaient à l’époque ont pu voir dès 1979 qu’il ne suffisait pas d’avoir des modèles réduits et l’effet « hyper-Space » pour faire un grand film de SF.
- La musique de John Barry : une super musique sur des images en carton, c’est un peu comme un clip de Daft Punk réalisé par Gondrie. Sauf que Daft Punk et Gondrie s’était mis d’accord au début.
- Ce film est extraordinaire, tout simplement : un Simbad le Marin intergalactique, un mélange entre Barbarella et Star Trek… mais qu’est-ce que vous voulez de plus? Il y a tout dans ce film, tout ce que vous n’osez même pas espérer : des robots géants, des lasers, une héroïne en bikini, du rire diabolique, des arrangements vraiment scandaleux avec le scénario et la vraisemblance scientifique… Du bonheur. Vraiment. Vous le regardez, vous le finissez, et vous n’aurez qu’une seule envie, recommencer.
Starcrash en entier et en VF :
Si vous préférez le voir en anglais :
Le film alterne un jargon technique sans aucun sens (« 30% molecular ignition, 40% gamma contamination… ») et des répliques à la Bruce Willis (« First, you have to catch me, you dirty cop! »). Vous devriez saisir l’essentiel.
Fiche Artistique :
Scontri stellari oltre la terza dimensione – 1979(ITALIE)
réal : Luigi Cozzi (sous le pseudonyme de Lewis Coates)
avec : Caroline Munro, Marjoe Gortner, Christopher Plummer, David Hasselhoff, Hamilton Camp, Joe Spinell