Vingt-quatre heures chez les Martiens – Rocketship X-M (1950)

Vingt-quatre heures chez les Martiens - Rocketship X-M (1950)

Premier voyage interplanétaire d’après-guerre, Vingt-quatre heures chez les Martiens -malgré un titre qui évoque davantage un Max Pécas qu’une traduction de Rocketship X-M, le titre original- gifle à la volée la communauté scientifique moderne. « Comment ça, six mois de voyage pour rejoindre Mars ?! Pfff, regardez bien, on y est après-demain ! » Il faut dire que le carburant de l’époque n’était pas coupé au jus de pied.
Ainsi s’ouvre ce film d’aventure audacieux, qui verra nos héros et héroïne aux prises avec la civilisation nucléaire déchue de la planète rouge. Trouveront-ils une station essence pour faire le plein et rentrer au bercail ? Pourront-ils dire à l’issue de ce périple qu’ils ont « appris une bonne leçon » ? Très certainement.

Vingt-quatre heures chez les Martiens - Rocketship X-M (1950)

L’histoire :

Une équipe d’astronautes décolle avec la ferme intention d’aller sur la Lune, rate la sortie sur le périphérique terrestre et finit sur Mars sans trop de casse. Un coup de chatte pareil, il n’y a qu’au billard français qu’on en voit. Sur place, ils trouvent une civilisation post-atomique qui ne va pas fort. Le message anti-nucléaire et anti-militariste de Vingt-quatre heures chez les Martiens peut paraître un tantinet simpliste aujourd’hui… mais on imagine qu’en 1950, lors de sa sortie, ce n’était pas forcément très tendance de proposer de remiser l’arme nucléaire.

Autour du film :

Afin de coïncider avec la sortie du très attendu Destination Moon (et de bénéficier d’une campagne de pub par ricochet), 24 heures chez les Martiens fut tourné en 18 jours. Top chrono.

L’année suivante sort Destination Mars qui reprend la quasi-intégralité des décors de postes de pilotage. Pourquoi changer une recette qui fonctionne ?

Ce qui a mal vieilli :

  • Le plan de la base de lancement
    Quand on place le pas de tir d’une fusée haute de cinq étages à seulement dix mètres de la tour de contrôle, on met toutes les cartes de son côté pour prendre la pole position de la rubrique faits divers du lendemain.

    via GIPHY


    « C’est sûr votre truc, là? »
  • La lenteur de la mise en place.
    Une moitié de film pour en arriver à l’accident déclencheur de l’aventure, c’est long, voire inconscient quand on n’a que ce qui suit à offrir. On croirait lire Proust quand on voudrait du Bob Morane.
  • Un message anti-nucléaire un peu bâclé
    Quand on dépense des milliards de dollars pour envoyer un vaisseau sur Mars et sensibiliser le public aux dangers du nucléaire, on fait en sorte de présenter autre chose que trois types mal peignés qui balancent des caillasses. C’est un peu léger, monsieur Neumann.
  • via GIPHY

3 raisons de le voir quand même :

  1. Pour l’excellent Lloyd Bridges : Le père de Jeff Bridges n’a pas chômé. Entre ses aventures sous-marines (Sea Hunt) et ses escapades interplanétaires, le bougre présente une carrière longue comme un jour sans pain, de 1936 à 1998 (Le Train sifflera trois foisRacinesY a-t-il un pilote dans l’avion?Attaque sur le mur de l’AtlantiqueMission impossibleHot Shots! etc.). Chapeau bas.

    via GIPHY

  2. Pour ce délicieux choix de pellicule rouge-sépia pour dire qu’on est sur Mars : et vous êtes là à me parler d’effets spéciaux hyper-compliqués… Une caisse de vieilles bobines périmées, et c’est réglé, bienvenue sur Mars !
  3. Eh ! Oh ! C’est Mars, quand même ! : Alors oui, l’ouverture est peut-être un peu longue… mais oh! ils arrivent sur Mars, les gars ! Alors attrapez votre masque à gaz et foncez, ils ne vont pas vous attendre.

Vingt-quatre heures chez les Martiens, le film complet

Si vous ne parlez pas anglais :

Vous allez rater un message de paix interplanétaire. C’est moche.

Fiche artistique :

Rocketship X-M – 1950 (États-Unis)
réal : Kurt Neumann
avec : Lloyd Bridges, Osa Massen, John Emery, Noah Beery Jr., Hugh O’Brian, Morris Ankrum

1 Comment

  1. Et des scènes à hurler de rire (mais c’est du comique involontaire) où on nous montre ce qu’est l’apesanteur : les objets s’envolent vers le « haut » tandis que les astronautes continuent de marcher sur le plancher de leur fusée !
    Ou encore : le réservoir du 1er étage qui, une fois lâché, continue d’accélérer et rattrappe le module habitable…

1 Trackback / Pingback

  1. Werewolves on Wheels (1971) | Spooky Flicks

Les commentaires sont fermés.