Werewolves on Wheels (1971)

werewolves on wheels

Deux ans après la sortie d’Easy Rider de Peter Fonda et Dennis Hopper, Michel Levesque déboule avec Werewolves on Wheels et colle un taquet au cinéma indépendant contestataire. Mi-biker, mi-horreur et re mi-biker derrière, cette cavalcade de loups-garous motorisés dans l’ouest américain est l’assurance d’une soirée réussie, sans prise de tête. High-five et six-pack !

werewolves on wheels 1971

L’histoire :

Un gang de bikers hirsutes et demeurés tombent sur un monastère, au beau milieu d’un rituel occulte. Les suppôts de Satan encapuchonnés décident aussitôt d’envoûter la nana de la troupe, qui se transformera bientôt en louve-garou… Vivement le prochain feu de camp au clair de lune !

Autour du film :

Propulsé au firmament des grands noms d’Hollywood, Michel Levesque travaillera plus tard comme directeur artistique de Russ Meyer (in Russ we trusst !) sur Supervixen et Beneath the Valley of the Supervixen, puis, encore plus tard, sur plusieurs épisodes des Dessous de Palm Beach (Silk Stalkings), du Rebelle (Renegade) et de Rick Hunter. Une bien belle carrière.

Ce qui a mal vieilli :

  • Le rituel satanique En Californie, quand on n’a pas de poulet à décapiter sous la main, on va piquer le chat du voisin pour le jeter dans les flammes. C’est un peu tout pourri comme astuce, mais Lucifer n’y voit que du feu, manifestement. L’époque ne manquait pourtant pas de bons films à pomper dont il aurait pu s’inspirer. Notez la tronche dudit chat, qui a dû ravager la main de l’acteur pendant la scène.
  • Les « effets spéciaux » Vous trouviez déjà que le pelage de Chewbacca était limite ? Alors les quelques apparitions lycanthropiques du film vont vous piquer les yeux. Notez qu’il s’agit pourtant des seules séquences à effets spéciaux… L’INTÉGRALITÉ le budget horreur y est passée. Chapeau l’artiste.
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  • Le Biker Disons les choses comme elles sont, les bikers était déjà ringards au plus fort de l’engouement que suscitèrent les Hell’s Angels, à l’époque où Ginsberg et les intellectuels west coast les invitaient à discuter le bout de gras sur les hauteurs de Topanga Canyon, entre deux plateaux de LSD et de pilules multicolores. Et non, Sons of Anarchy ne nous les rend pas plus attrayants cinquante ans plus tard.

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3 raisons de le voir quand même :

  1. La musique : Carrément mortelle ! Sans déconner, faites-vous l’ouverture du film et venez me dire que ce n’est pas une bande-son que vous rêveriez d’écouter au volant ? Avant Werewolves on Wheels, Don Gere donnait plutôt dans la folk et la country (d’où l’excellent One Hand on the Bible – and the Other on the Gin). Ces loups-garous motorisés ont réveillé en lui un rockeur mystique psychédélique débraillé.
  2. Les virées entre potes : À l’instar d’un réalisateur de film X, Michel Levesque manque de matière pour développer son propos. Comment, dès lors, impressionner 1h23mn de pellicule bon marché ? En filmant tous les déplacements de nos joyeux Huns hirsutes du premier au dernier de la file, sans ellipse. À l’aise. Le film repose même entièrement sur cette bonne idée (regardons les choses en face… le pitch est léger).
  3. Les virées entre potes : Car c’est bien là le principal problème de ce film qui promet tant et qui offre si peu. Après le coup de Trafalgar de Rocketship X-M, où l’équipage ne passe pas plus de dix minutes sur la planète rouge, Werewolves on Wheels est l’attrape-couillon de l’année 1971. Côté Wheels, tout va bien, Michel Levesque n’en est pas avare. Côté Werewolves, par contre, il fait un peu sa sucrée. Je veux bien croire que le budget effets spéciaux du film ne devait pas donner le vertige, mais quand on se lance dans ce genre d’équipée sauvage, on y va à fond et on montre les coutures. Pourquoi attendre la fin du film pour dégainer les costumes de loups-garous ? On se doutait bien qu’ils seraient nazes, personne n’aurait pensé pour autant se faire rembourser son abonnement Internet.

Werewolves on Wheels , la bande annonce :

Fiche artistique :

Werewolves on Wheels – 1971 (Etats-Unis)
réal : Michel Levesque
avec : Steve Oliver, Donna Anders, Gene Shane